
Si IBM a facilité les crimes nazis de traque, rafle & assassinats des Juifs, Roms & handicapés, l’apartheid & le génocide des Palestiniens n’auraient
jamais été possibles sans le concours de Microsoft
Par Nate Bear, le 19 mai 2025
La semaine dernière, Microsoft a admis avoir fourni d’importants systèmes d’intelligence artificielle et services de stockage dans le cloud à Israël lors du génocide de Gaza, mais affirme qu’une enquête interne n’a trouvé aucune preuve que l’armée israélienne “ait utilisé ces services pour cibler ou nuire aux Palestiniens”.
Il s’agit là d’une affirmation grotesque à laquelle personne ne devrait accorder le moindre crédit.
Tout comme les crimes de l’Allemagne nazie n’auraient pas pu être commis sans la technologie fournie par IBM pour traquer, rafler et assassiner les Juifs, les Roms et les handicapés, l’apartheid et le génocide des Palestiniens par Israël n’auraient jamais été possibles sans Microsoft.
Cette semaine, Microsoft a également révélé avoir désactivé le compte de messagerie électronique du procureur général de la Cour pénale internationale, Karim Khan, entravant ainsi le travail de la Cour dans l’exécution du mandat d’arrêt contre Netanyahu et d’autres hauts dirigeants israéliens.
Une information pas vraiment surprenante.
Les liens entre Microsoft et Israël sont si anciens, solides et tentaculaires qu’il est difficile de distinguer où finit Microsoft et où commence l’État israélien.
Microsoft a embauché plus d’un millier d’anciens soldats et agents des services du renseignement de l’armée israélienne dans ses bureaux en Israël, et des dizaines d’anciens soldats de Tsahal dans son siège mondial à Redmond, près de Seattle, ainsi que dans ses agences de Miami, San Francisco, Boston et New York. Mon enquête, basée sur une longue liste de noms fournie par une source, a identifié plus de trois cents anciens membres des services du renseignement israéliens travaillant actuellement chez Microsoft.
Parmi les employés actuels de Microsoft aux États-Unis ayant joué un rôle significatif dans l’armée israélienne, citons :
- Jonathan Bar Or, responsable de la recherche en sécurité chez Microsoft à son siège social de Redmond. Il a passé six ans et demi dans l’armée israélienne, qu’il a quittée en 2015.
- Eitan Shteinberg, cadre supérieur travaillant sur la plateforme cloud de Microsoft dans ses services du centre-ville de Bellevue. Shteinberg est un soldat dévoué à Israël, ayant passé plus de dix ans dans l’armée israélienne où il a occupé de nombreux postes. Il a également travaillé pour l’entreprise d’armement israélienne Elbit.
- Roy Rubinstein, basé à Boston, dirige la plateforme d’analyse de données Fabric de Microsoft. Il a passé plus de neuf ans dans l’armée israélienne, “où il s’est focalisé sur les technologies de pointe pour les véhicules autonomes et le développement accéléré d’unités spéciales”.
- Joseph Berenbilt, basé en Pennsylvanie, où il œuvre sur le système Microsoft Azure impliqué dans le génocide, a été “opérateur dans une unité d’élite des forces spéciales israéliennes”.
La collaboration étroite entre Microsoft et Israël, qui emploie au moins un millier d’Israéliens, a été confirmée à plusieurs reprises par des groupes de pression pro-israéliens. La liste complète des anciens membres de l’armée israélienne identifiés comme travaillant pour Microsoft aux États-Unis est disponible ici.
Cette collaboration remonte à loin et, au fil des ans, Microsoft s’est attachée à renforcer ses liens avec Israël. Cette stratégie a conduit Microsoft à racheter dix-sept entreprises technologiques israéliennes depuis l’année 2000, toutes créées par d’anciens agents des services du renseignement de l’armée israélienne. L’entreprise a dépensé des milliards dans ces acquisitions, faisant ainsi la fortune des fondateurs, tous artisans de l’apartheid numérique. Ces rachats rapportent également des milliards à Israël grâce aux recettes fiscales, contribuant ainsi à maintenir à flot une économie dépendante de la filière IDF-géants technologiques américains.
La dernière acquisition en date de Microsoft concerne une start-up israélienne spécialisée dans le suivi et l’analyse Web, Oribi, dont la fondatrice, Iris Shoor, a servi dans les services du renseignement israéliens de 1999 à 2001.
La liste complète des entreprises qui, une fois encore, ont toutes été fondées par d’anciens membres des services de renseignement de l’armée israélienne, figure ci-dessous :
- WebAppoint – 2000
- Maximal – 2001
- Peach – 2002
- Pelican – 2003
- Whale Communications – 2006
- Gteko – 2007
- 3DV Systems – 2009
- Aorato (Advanced Threat Analytics) – 2014
- Adallom (Microsoft App Cloud Security) – 2015
- Secure Island Technologies – 2015
- Equivio – 2015
- N-trig – 2015
- Hexadite – 2017
- Cloudyn – 2017
- CyberX – 2020
- Peer5 – 2021
- Oribi – 2022
Citons également Amdocs, fondée dans les années 1980 par d’anciens soldats de l’armée israélienne. En 2023, Amdocs a signé un accord avec Microsoft pour développer une nouvelle plateforme destinée au secteur des télécommunications. Bien qu’il s’agisse d’une entreprise multimilliardaire, Amdocs cultive le secret, ses dirigeants n’accordant que très rarement d’interviews. Son passé trouble y est pour beaucoup. Au début des années 2000, l’entreprise a été soupçonnée d’espionner les communications de la Maison Blanche et du Département d’État, servant essentiellement de couverture au Mossad. Les craintes ont été suffisamment fondées pour que les services de contre-espionnage américains ouvrent une enquête, mais ils n’auraient trouvé aucune preuve d’espionnage. Quoi qu’il en soit, Amdocs travaille main dans la main avec Microsoft, cette collaboration renforçant les liens entre les Israéliens et les Israélo-Américains ayant servi dans l’armée israélienne.
Compte tenu du nombre considérable d’anciens espions de l’armée israélienne et d’Israël employés par Microsoft, et sachant comment Israël a utilisé l’IA et les mégadonnées à Gaza et en Cisjordanie, l’affirmation selon laquelle les services de Microsoft n’ont pas nui à un seul Palestinien n’est tout simplement pas crédible.
Il a été récemment rapporté que le système appelé “Rolling Stone”, utilisé par l’armée israélienne pour gérer le registre de la population et les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, élément essentiel de l’apartheid, est assuré par Microsoft Azure. D’autres informations publiées par +972, un média indépendant basé en Israël-Palestine, ont révélé que des employés de Microsoft œuvrent en étroite collaboration avec des unités de l’armée israélienne pour développer des produits et des systèmes, s’intégrant souvent au sein de l’armée israélienne pour plusieurs mois. Le même média a également rapporté que Racheli Dembinsky, responsable des technologies de l’information en Israël, a déclaré lors d’une conférence à Tel Aviv que l’IA confère à Israël “une efficacité opérationnelle considérable” à Gaza, tandis que le logo de Microsoft Azure s’affichait derrière elle sur un grand écran. Nous savons également qu’Israël s’appuie sur le big data et l’IA pour produire des listes de noms d’individus à assassiner, et nous savons, grâce aux vidéos quotidiennes diffusant des images de mort et de destruction, ainsi qu’aux organismes des Nations unies travaillant à Gaza, que bon nombre des personnes tuées par Israël sont des enfants.
Microsoft emploie un grand nombre de personnes ayant littéralement contribué à élaborer l’infrastructure numérique qui sous-tend l’État d’apartheid génocidaire. Bon nombre d’entre eux continuent d’œuvrer à la poursuite de la purification ethnique et de la domination israélienne dans la région, mais cette fois en tant que civils pour Microsoft (bien que dans certains cas, ils soient de facto membres de l’armée israélienne).
Loin d’être inoffensifs, ces gens sont les artisans du mal
Microsoft a contribué à perpétrer certains des pires crimes contre l’humanité dont nous ayons jamais été témoins. Prétendre qu’une enquête interne les a dégagés de toute responsabilité relève du grotesque et trahit la panique des dirigeants de l’entreprise, qui commencent à prendre conscience des conséquences de leurs actes.
Un autre indice révélant que de nombreux employés de Microsoft considèrent leur activité civile comme contribuant à une mission génocidaire a été révélé l’année dernière, un an après le début du génocide, lorsqu’un drapeau géant d’Israël a été déployé sur plusieurs étages du bureau de Microsoft dans le parc technologique Gav Yam à Beersheba, en Israël.
Il ne fait aucun doute que de nombreux employés d’IBM dans les années 1930 et 1940 arboraient également des drapeaux nazis sur leur bureau, convaincus eux aussi de la justesse de leur mission.
Nous devons également garder à l’esprit que si le génocide de Gaza a débuté en octobre 2023, le système d’apartheid israélien est antérieur de plusieurs décennies à sa dernière tentative de nettoyage ethnique de Gaza. Tout comme IBM a fourni à l’Allemagne nazie la capacité de traquer et de localiser les Juifs, Microsoft et d’autres entreprises technologiques ont longtemps œuvré avec Israël pour collecter et stocker d’énormes quantités de données sur les Palestiniens. Ces données permettent ensuite à Israël de justifier et de persécuter les Palestiniens aux checkpoints, de les confiner dans des zones dites “palestiniennes” et de les emprisonner et les assassiner systématiquement. Cette impressionnante base de données joue également un rôle crucial dans la stratégie de communication d’Israël, lui permettant de se présenter comme une nation à la pointe de la technologie et de justifier ses opérations militaires “ciblées” alors qu’il pratique l’apartheid, la détention massive et le massacre à grande échelle.
Il est aussi probable que Microsoft aura aidé Israël à développer la technologie de reconnaissance faciale utilisée pour restreindre la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem. En 2012, Yoram Ya’akobi, directeur du centre de développement de Microsoft Israël, a déclaré, à propos du lancement imminent d’une nouvelle Xbox et d’un nouveau périphérique d’entrée pour jeux vidéo appelé Kinect, que
“l’ensemble de la technologie de reconnaissance faciale utilisée avec Kinect a été développée en Israël. Si vous voyez une application avec reconnaissance faciale, c’est qu’elle a été fabriquée ici”.
Microsoft est étroitement impliqué dans l’architecture génocidaire de l’État israélien, et des agents de cet État contribuent à la conception de produits et de fonctions clés. L’affirmation selon laquelle ses services n’ont jamais été utilisés pour cibler ou nuire aux Palestiniens ne résiste pas à l’examen le plus élémentaire de la logique ou du bon sens.
Quand l’heure de vérité sonnera pour Israël, Microsoft sera également mis au ban.
(Si vous ne les avez pas encore consultées, découvrez mes précédentes enquêtes sur les liens entre Israël, l’armée israélienne, Google et Meta ici et ici).
Traduit par Spirit of Free Speech