Câest une nouvelle prĂ©sentation exceptionnelle que nous avons le plaisir de partager avec vous aujourdâhui. Dans lâinsensĂ© de ce qui nous arrive depuis trois ans, deux problĂšmes majeurs auront en effet Ă©tĂ© dâune part la corruption du langage et de la logique, et de lâautre le manque collectif de concepts et dâun vocabulaire suffisamment prĂ©cis pour faire cas des phĂ©nomĂšnes.
Que lâon pense par exemple Ă lâindignation de certains politiciens face Ă lâusage par des esprits critiques des mots « dictature » ou « tyrannie » sanitairesâŠ
Pourtant, la dictature est bien depuis la Rome antique cette suspension (normalement temporaire) des droits et libertĂ©s habituelles. Un Ă©tat dâurgence ou dâexception qui court-circuite les processus habituels de la dĂ©mocratie et de lâĂ©tat de droit est bien techniquement un rĂ©gime de dictature.
Et piloter la soi-disant rĂ©ponse Ă un phĂ©nomĂšne (prĂ©sentĂ© de maniĂšre fallacieuse comme les prĂ©sentations prĂ©cĂ©dentes lâont montrĂ©) depuis un « Conseil dĂ©fense » militaire, protĂ©gĂ© par un secret nâayant aucune raison valable dâexister, relĂšve bel et bien de la tyrannie. LĂ encore au sens prĂ©cis du terme, qui dĂ©crit la captation du pouvoir exĂ©cutif par une personne ou un petit groupe mettant en Ă©chec le fonctionnement institutionnel normal.
Toutes ces rĂ©alitĂ©s -dĂ©jĂ bien problĂ©matiques-, il fallait la connaissance et lâexpertise dâune personne comme Ariane Bilheran pour nous Ă©clairer Ă leur sujet.
Normalienne, philosophe (avec une spĂ©cialisation en philosophie politique et morale), Ariane est de surcroĂźt docteur en psychopathologie. Ses thĂ©matiques de recherche dans cette discipline ont couvert (en autres) la psychopathologie de lâautoritĂ© et de la paranoĂŻa ainsi que les phĂ©nomĂšnes de manipulation et dâemprise, Ă petite comme Ă large Ă©chelle.
Câest dire si elle possĂ©dait en amont de ce qui nous est arrivĂ© toutes les clĂ©s de lecture et de comprĂ©hension nĂ©cessaires Ă porter une analyse prĂ©cise et pertinente.
Elle lâa fait en publiant plusieurs sĂ©ries dâarticles (dont Chroniques du totalitarisme et Psychopathologie du totalitarisme) et diffĂ©rents ouvrages qui feront date (dont bien sĂ»r Le dĂ©bat interdit, rĂ©digĂ© en tandem avec Vincent Pavan) ainsi quâen donnant de nombreuses interviews et confĂ©rences.
Car le problĂšme ne sâarrĂȘte pas Ă une question de corruption du rĂ©gime politique de la rĂ©publique. Nous sommes en effet en outre embarquĂ©s dans une dĂ©rive de nature totalitaire. Le totalitarisme constitue quant Ă lui un systĂšme, dĂ©lirant (câest-Ă -dire ayant perdu le sens de la rĂ©alitĂ©) et maltraitant, de nature paranoĂŻaque, visant Ă prendre le pouvoir sur la sociĂ©tĂ© et la population de maniĂšre absolue.
Lâobsession dâimposer des rĂšgles arbitraires et abusives Ă la population, la marche forcĂ©e vers un gouvernement mondial que personne ne souhaite avec des moyens de contrĂŽle illimitĂ©s, avec la mise en place annoncĂ©e dâune identitĂ© et dâune monnaie numĂ©riques permettant lâimposition dâun systĂšme de crĂ©dit social Ă la chinoise, ne doit nous laisser aucune illusion : il ne sâagit dâun aimable projet pour amĂ©liorer nos conditions de vie en protĂ©geant la planĂšte !
Cette rĂ©alitĂ© intrinsĂšquement difficile Ă penser, nous avons besoin du bon vocabulaire, des bons concepts et des bonnes comprĂ©hensions pour les penser. Câest cela quâAriane Bilheran nous offre sur un plateau avec des contributions dâune limpiditĂ© et dâune luciditĂ© qui forcent lâadmiration, mais sont surtout dâune urgente utilitĂ© publique !
Le totalitarisme sous lâangle de la philosophie morale et politique et de la psychopathologie
par Ariane Bilheran, Lisbonne & Marseille, septembre 2022
Résumé réalisé par Tatiana Tislenkoff
- Lien vers la vidéo sur YouTube : cliquer ici.
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La dĂ©rive totalitaire â gĂ©nĂ©ralitĂ©s
Il ne peut y avoir de dérive totalitaire sans endoctrinement des masses.
Lâhistoire racontĂ©e aux peuples en mars 2020 fut la suivante : « Un ennemi visible ou invisible nous persĂ©cute. Nous devons entrer en guerre contre cet ennemi ». Cette fausse justification a permis lâutilisation du harcĂšlement de la population. Cela sâappelle un dĂ©lire de persĂ©cution qui a pour effet de traumatiser les individus, de les dissocier et de les faire entrer dans une psychose de masse qui les conduit Ă des comportements nuisibles, haineux et dangereux quâils nâauraient pas commis en dâautres circonstances. Dans le systĂšme totalitaire, le contenu du dĂ©lire peut changer (lâennemi dĂ©signĂ© peut changer), mais sa structure reste identique.
Pour obtenir un endoctrinement des masses, il faut utiliser un harcĂšlement constant afin dâentretenir un Ă©tat constant de peur chez lâindividu.
Les pauses apparentes dans le harcĂšlement font partie de la manipulation, tout comme le bourreau qui propose un verre dâeau et prononce une phrase amicale avant de recommencer.
La dĂ©rive totalitaire â les techniques utilisĂ©es dans la « crise covid »
Le sectarisme
Les mĂ©thodes employĂ©es sur les populations sont sectaires. Exemple : « Un virus extrĂȘmement dangereux veut nous tuer ! »
Les séquestrations
Atteintes Ă la libertĂ© de mouvement/Ă lâĂ©galitĂ© devant la loi/aux droits inaliĂ©nables naturels en gĂ©nĂ©ral.
Lâexclusion et la maltraitance gĂ©nĂ©ralisĂ©e
Refus de soins, transgression de la vie intime, désorganisation des repaires spatiaux et temporels.
En particulier, les citoyens Ă lâesprit critique sont considĂ©rĂ©s comme mauvais. Certains discours politiques suscitant mĂȘme des appels au meurtre Ă leur encontre jusquâĂ rĂ©tablir les chambres Ă gaz.
Le conflit de loyauté
Qui consiste Ă obliger les individus Ă faire de faux choix (choix impossible). Exemple : entre le droit au travail et le droit Ă lâintĂ©gritĂ© corporelle.
La suggestion hypnotique
Matraquage dâinformations mortifĂšres par les mĂ©dias.
Lâintimidation, la menace, la censure
Toutes formes de questionnement, dâesprit critique et donc de dĂ©saccord rencontrent calomnies, censures et rĂ©pressions. Nul nâa le droit de rĂ©futer la narration dogmatique.
Les chocs traumatiques
Par le moyen de discours paradoxaux (dire tout et son contraire) destinés à sidérer chaque personne.
Les anomalies généralisées et faits de corruption.
Les professionnels non habilitĂ©s Ă pratiquer des injections se sont vus accorder cette possibilitĂ© moyennant des tarifications juteuses tout en interdisant les professionnels formĂ©s Ă ne plus pouvoir exercer leur mĂ©tier dans les rĂšgles de lâart.
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Le systĂšme totalitaire et lâidĂ©ologie
Une idĂ©ologie est une croyance dĂ©lirante qui nâa plus de lien avec la rĂ©alitĂ© logique ni avec la rĂ©alitĂ© de lâexpĂ©rience et qui a besoin de se renouveler sans cesse dans son contenu pour maintenir son pouvoir illĂ©gitime.
Il sâagit de maintenir les populations dans une croyance anxieuse qui excite et inquiĂšte les esprits.
- Un systÚme totalitaire ne peut exister sans idéologie(s)
- Le support de lâidĂ©ologie est lâendoctrinement des masses (condition sine qua non).
Lâendoctrinement des masses est une corruption morale, psychique, intellectuelle et Ă©motionnelle.
- LâidĂ©ologie ne peut fonctionner sans la participation/lâobĂ©issance de gens de bien dans le systĂšme corrompu.
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La corruption â la soumission en toute bonne foi -lâendoctrinement
La corruption : rappel sémantique
Le mot corruption vient du latin corrumpere (rompre avec, briser totalement). Pour CicĂ©ron, la corruption est une rupture de ce qui lie les ĂȘtres entre eux. Avec la corruption, câest un gouffre qui sâinstaure entre lâautre et moi, entre lâĂtat et son peuple, Câest un gouffre qui divise les familles, les amis, les professions et tout simplement lâhumanitĂ©.
De tout temps le pouvoir est liĂ© Ă la corruption (« Antigone » dâAnouilh)
- Corruption par lâargent individuelle et institutionnelle
- Corruption en haut lieu (laboratoires/institutions/dirigeants) et au sein de certains corps de métiers (professionnels de la santé)
- Des hÎpitaux ont reçu des primes pour déclarer des « cas » covid.
- Les faux experts sur les plateaux TV
- La soumission en toute bonne foi
Des gens de bien se soumettent sans le voir Ă un systĂšme corrompu en toute bonne foi.
On assiste Ă une obĂ©issance aveugle, une naĂŻvetĂ©, une passivitĂ©, une crĂ©dulitĂ© et une honnĂȘtetĂ© sans bornes de tous les acteurs subalternes, qui ne reçoivent pas dâargent du systĂšme totalitaire mais qui sont prĂȘts Ă sacrifier pĂšre, mĂšre et enfants au nom de lâidĂ©ologie dans laquelle ils sont endoctrinĂ©s. En cela consiste la banalitĂ© du mal que dĂ©crit Hannah Arendt dans « Eichmann Ă JĂ©rusalem en 1963).
- Eichmann nâĂ©tait nullement un personnage corrompu mais un fonctionnaire zĂ©lĂ©, soumis Ă lâautoritĂ© et qui ne cherchait aucun bĂ©nĂ©fice personnel immĂ©diat.
Les peuples frondeurs oĂč rĂšgne une corruption endĂ©mique, avec un respect tout relatif pour la loi, oĂč lâon pratique les dessous de table et les petits arrangements sont des peuples oĂč lâair devient plus respirable lorsquâil y a dĂ©rive totalitaire. Ainsi, les peuples qui ont une culture de la corruption rĂ©sistent beaucoup mieux Ă la corruption totalitaire (exemple des pays dâAmĂ©rique du Sud).
Au contraire, il Ă©tait impossible sous le nazisme de graisser la patte dâun fonctionnaire allemand, pays oĂč le respect de la loi se place au-dessus de tout mĂȘme lorsque cette derniĂšre est devenue dĂ©viante.
De la mĂȘme maniĂšre pour le covid, le patron de restaurant qui sâapplique avec zĂšle de contrĂŽler le « pass sanitaire » nâest nullement corrompu. Au contraire, son intĂ©rĂȘt financier aurait consistĂ© Ă ne pas appliquer la loi.
Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©e, les millions de militants communistes, qui dans le monde soutenaient le pouvoir stalinien nâĂ©taient pas des corrompus mais des idĂ©alistes parfaitement dĂ©sintĂ©ressĂ©s.
- Le pouvoir totalitaire est la rencontre entre un pouvoir cynique et corrompu au sommet de la pyramide qui nomme ses experts, ses faux intellectuels et ses dirigeants corrompus et une masse dâindividus crĂ©dules et obĂ©issants, qui au contraire ne sont pas assez corrompus pour faire valoir leur intĂ©rĂȘt personnel au dĂ©triment du sacrifice idĂ©ologique invoquĂ© par le supposĂ© bien commun.
Lâendoctrinement
La fraude, le mensonge, la ruse et lâescroquerie sont les leviers de lâendoctrinement des masses.
- Le dĂ©lire de la psychose de masse qui ne correspond pas Ă la rĂ©alitĂ© de lâexpĂ©rience correspond, sur le plan de la psychologie, au dĂ©lire paranoĂŻaque.
- Ce dĂ©lire sâenracine dans des premiers principes qui sont faux ou erronĂ©s.
- Il en rĂ©sulte un discours dâapparence rationnel mais dont les hypothĂšses de dĂ©part prises pour des vĂ©ritĂ©s sont des erreurs logiques.
Exemple avec le dĂ©lire de lâidĂ©ologie nazie :
â Les juifs sont des parasites (premier principe majeur) ;
â Les parasites sont nuisibles ;
â par consĂ©quent les juifs sont nuisibles.
Or la majeure du raisonnement est fausse. Les juifs ne sont pas des parasites.
Si on admet la vĂ©racitĂ© de cette majeure, le dĂ©lire paranoĂŻaque commence et entraĂźne les masses dans des passages Ă lâacte violents.
- Les conditions de la raison ne sont pas alĂ©atoires. Il existe des rĂšgles de langage, de langue et de logique. La recherche de la vĂ©ritĂ© doit rĂ©pondre Ă des principes rigoureux (« Le dĂ©bat interdit » dâAriane Bilheran et Vincent Pavan).
La fraude mathématique
Dans la narration covid, tout a commencé par un dévoiement des mathématiques. La fraude mathématique entrainant des décisions politiques désastreuses sur les peuples.
La fraude langagiĂšre
La fraude langagiĂšre dans les mĂ©dias de masse. Le langage totalitaire utilise des euphĂ©mismes et des litotes. Le but Ă©tant de rendre acceptable une moralitĂ© condamnable ou dĂ©sagrĂ©able. Si aprĂšs tout isoler câest protĂ©ger ; personne ne se formalisera dâabandonner les autres Ă leur sort ou de les envoyer dans des camps de quarantaine si câest pour le bien de la personne.
La langue totalitaire devient un outil de persĂ©cution de certains citoyens : Ils ont un mauvais comportement, ils sont irresponsablesâŠ
Dans le mĂȘme temps, des mots comme soigner, diagnostiquer, guĂ©rir, remĂšde, traitements ont disparu.
Dâautres mots comme Ă©couvillon, traçage ont revĂȘtu un sens inattendu.
Des expressions dénuées de sens sont utilisées : le porteur sain, le malade asymptomatique.
- On assiste Ă un ensauvagement des mots, comme le souligne Klemperer Ă propos de la langue du IIIĂšme Reich.
- Des amalgames entre porteurs du virus et testĂ©s positif ou nĂ©gatif, entre malades contagieux et assassinsâŠ.
- La criminalisation de tout individu qui ne fait pas confiance aveuglĂ©ment au pouvoir et de tout individu comme potentiellement malade justifie et justifiera de fait une rĂ©pression sur la base de sanctions exemplaires, de camps dâinternementâŠ
- La langue comme outil de sidération en utilisant des paradoxes (France Info le 10.03.21 a titré « confiner sans enfermer ».
- Les mots sont surinvestis (discours de Macron du 31.03.21 oĂč il appelle les citoyens à « se mobiliser tout en restant chez eux »). Or mobiliser vient du latin « movere » qui signifie se mouvoir. Il fallait donc « Se mouvoir dans lâimmobilitĂ© ».
- Lâintroduction de nĂ©ologismes : covidiste, complotisteâŠ.
- Les mots savants mĂ©connus du grand public : charge virale, variant, asymptomatique, agent infectieux, cellule hĂŽteâŠ.
- La langue nâest plus un outil de relations entre individus mais un outil de sĂ©paration et de confusion.
- Le vocabulaire devient volontairement mécaniste et hygiéniste.
- Et par effet de langage, chacun devient mĂ©decin de son voisin, Ă©pidĂ©miologiste, contrĂŽleur, diagnostiqueur, policier â la santĂ© câest le contrĂŽle !
- La langue reconstruite par lâidĂ©ologie permet dâaccomplir la dimension organique et mĂ©canique dans la langue pour mĂ©caniser le vivant (Klemperer). Lâobjectif est de dĂ©shumaniser lâĂȘtre humain et Ă humaniser ce qui ne lâest pas.
« En cas dâurgence caractĂ©risĂ©e par lâapparition dâun variant susceptible de prĂ©senter un risque de transmissibilitĂ© accru ou dâĂ©chappement immunitaire, le mĂ©canisme de frein dâurgence sera activĂ© et le pays sera alors classĂ© en liste rouge avec des mesures de rĂ©torsion sur la population » (site du gouvernement français de lâIntĂ©rieur sur les dĂ©placements internationaux).
- La rĂ©pĂ©tition de mantra : protĂ©gez-vous, protĂ©gez les autres ; protĂ©gez les jeunes en confinant les vieux ; quand on aime ses proches on ne sâapproche pas ; la responsabilitĂ© câest la confiance nous a dit Macron le 31.03.21.
Le viol politique de la langue est sans doute la fraude la plus dangereuse car la langue trafiquĂ©e perd tout une gamme dâĂ©motions dans le but de manipuler, culpabiliser et terroriser.
Les mots qui ne veulent plus rien dire conduisent aux pires tragĂ©dies de lâHistoire. Staline avait appelĂ© la Constitution de 1936 la Constitution la plus dĂ©mocratique du monde tout en procĂ©dant aux rafles arbitraires et aux liquidations sauvages de ses gĂ©nĂ©raux.
La fraude épistémologique
LâĂ©pistĂ©mologie consiste pour la philosophie Ă Ă©tudier les conditions dâexercice de la science.
- Les premiers principes ayant entrainés les décisions politiques sur les confinements et autres mesures supprimant nos droits fondamentaux sont des mensonges qui subvertissent la science et trahissent la logique en instrumentalisant les mathématiques.
- La science nâest plus un outil de discernement et de recherche mais devient un instrument politique de contrĂŽle au fonctionnement inquisitorial.
- La science nâest plus le lieu du doute et du dĂ©bat mais le lieu de la certitude idĂ©ologique et du dogme religieux. Dâordinaire la science avance par des hypothĂšses/paradigmes qui Ă©voluent et que nous appelons des rĂ©volutions scientifiques. Cela dĂ©montre notre impuissance dans la complexitĂ© du monde qui nous entoure.
Le scientisme, quant à lui, se débarrasse de la complexité et proclame une vérité qui est un dogme et évacue le débat de la controverse.
- La confusion entre la matiĂšre morte et la matiĂšre vivante. Appliquer des mathĂ©matiques au vivant est une fraude. On a oubliĂ© dans lâensemble de lâanalyse le paramĂštre du vivant. Cela conduit logiquement Ă traiter les ĂȘtres vivants comme des matiĂšres mortes. Cette imposture intellectuelle est connue dans la philosophie depuis lâAntiquitĂ©.
- La confusion entre les sciences opératives et les sciences spéculatives. Nous devons cette distinction au philosophe BoÚce au VÚme siÚcle ap. J-C. En effet la médecine opÚre sur le réel, elle interagit avec le patient et la réalité de son expérience. La médecine ne fonctionne pas comme les sciences spéculatives, qui elles, restent dans le pur concept comme les mathématiques ou la philosophie.
La fraude a consistĂ© Ă rester dans le pur concept pour parler de maladie et de santĂ©. Plus gĂ©nĂ©ralement on ne peut pas traiter lâhumain selon des sciences dures. Ce rĂ©ductionnisme est une imposture.
Appuyer la science spéculative au détriment de la science opérative a tout simplement permis de soumettre le politique à la science ou la science à la politique.
Confondre la mĂ©decine avec une science spĂ©culative a permis aussi de sâexonĂ©rer de toute boucle rĂ©troactive avec lâexpĂ©rience, avec les faits.
Le philosophe italien Giorgio Agamben a rappelé que le dévoiement de la pratique médicale constitue le principe par excellence du totalitarisme.
Les régimes totalitaires utilisent toujours le scientisme et en particulier la médecine qui permet un contrÎle sur les corps pour assoir une pseudo légitimité à leur existence et ils exigent une sorte de ferveur religieuse envers ce scientisme.
- En rĂ©sumĂ©, il est impossible dâappliquer des concepts scientifiques issus des sciences dures, qui sont des sciences de la matiĂšre morte, Ă lâexpĂ©rience politique, morale et spirituelle humaine. La dĂ©marche scientifique portĂ©e au-delĂ des limites qui sont les siennes est alors utilisĂ©e pour tenter de justifier des dĂ©marches qui ne sont en rĂ©alitĂ© ni scientifiques, ni humaines.
- Ces fraudes rĂ©ductionnistes en cascade ont conduit au rĂ©ductionnisme de lâindividu Ă un Ă©tat viral, une unitĂ© mathĂ©matique, un cas positif, un cas nĂ©gatif, Ă un code barre. La dĂ©finition de la santĂ© sâest insidieusement transformĂ©e en « absence de maladie potentielle » ce qui rĂ©duit le corps humain Ă une nature inerte pure qui devrait se dĂ©fendre contre des virus externes qui eux seraient impurs. Les virus ne sont pas des menaces pour lâĂȘtre humain dans la mesure oĂč ils servent Ă renforcer les anticorps.
Le philosophe G. Canguilhem proposait une tout autre dĂ©finition de la santĂ©, qui, si elle avait Ă©tĂ© suivie aurait changĂ© lâorientation politique qui a Ă©tĂ© prise.
« La santĂ© câest le luxe de pouvoir tomber malade et de sâen relever. Toute maladie est au contraire la rĂ©duction du pouvoir dâen surmonter dâautres. Vivre, pour lâanimal dĂ©jĂ , et Ă plus forte raison pour lâhomme, ce nâest pas seulement vĂ©gĂ©ter et se conserver, câest affronter des risques et en triompher ».
La maladie nâest pas un ennemi Ă abattre en tant que guerre mais un dĂ©sĂ©quilibre interne quâil convient de comprendre pour pouvoir Ćuvrer Ă rĂ©tablir lâĂ©quilibre.
La fraude politique et juridique
La philosophie juridique rĂ©flĂ©chit aux conditions du pouvoir et du droit. Dans la crise covid, la fraude politique et juridique a trĂšs bien Ă©tĂ© mise en lumiĂšre par le philosophe italien G. Agamben et elle consiste dans la problĂ©matique suivante : il a fallu lĂ©gitimer lâĂ©tat dâexception.
LâĂtat nazi quâHitler promulgua le 28.02.1933 par un dĂ©cret pour la protection du peuple et de lâĂtat, suspendait les articles de la Constitution de Weimar relatif aux libertĂ©s personnelles. Le dĂ©cret ne fut jamais rĂ©voquĂ©, si bien que tout le IIIĂšme Reich peut ĂȘtre considĂ©rĂ© dâun point de vue juridique comme un Ă©tat dâexception qui a durĂ© 12 ans.
Citation dâAgamben dans « Ătat dâexception » :
« Le totalitarisme peut ĂȘtre dĂ©fini en ce sens comme lâinstauration, par lâĂ©tat dâexception, dâune guerre civile lĂ©gale qui permet lâĂ©limination physique, non seulement des adversaires politiques, mais de catĂ©gories entiĂšres de citoyens, qui, pour une raison ou une autre semble non intĂ©grable dans le systĂšme politique ».
DĂšs lors, la crĂ©ation volontaire dâune urgence permanente est devenue lâune des pratiques essentielles des Ătats contemporains. Lâurgence sanitaire a justifiĂ© la mise en Ćuvre de cette situation politique extraordinaire qui est lâĂ©tat dâexception.
Quâest-ce que câest ? câest le moment qui permet de suspendre lâordre juridique et oĂč le pouvoir est donnĂ© Ă lâexĂ©cutif. Le parlement devient un instrument de lâexĂ©cutif qui ratifie les dĂ©crets promulguĂ©s par le pouvoir exĂ©cutif. En clair, câest la fin de la sĂ©paration des pouvoirs qui sont pourtant la rĂšgle absolue pour Ă©viter tout glissement vers lâarbitraire (cf Montesquieu).
Agamben prĂ©cise quâune situation oĂč lâurgence est devenue la rĂšgle et oĂč la distinction mĂȘme entre la paix et la guerre, entre paix extĂ©rieure et guerre civile mondiale devient impossible.
Câest exactement ce que nous traversons.
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Deux problématiques à discuter :
- Lâinvocation de la nĂ©cessitĂ© justifie-t-elle une transgression de lâordre juridique et du droit en gĂ©nĂ©ral ?
Dante y a rĂ©pondu dans le « De Monerchia ». Il est impossible dâatteindre lâobjectif du droit sans le droit. Quiconque se propose dâatteindre lâobjectif du droit doit procĂ©der selon le droit. Donc on ne peut pas invoquer une suspension de lâordre juridique au motif de la nĂ©cessitĂ©.
- La nécessité qui a été invoquée dans la crise covid, en était-elle vraiment une ?
A en croire les Ă©tudes concernant la manipulation des chiffres, le danger a Ă©tĂ© largement exagĂ©rĂ©. Donc lâĂ©tat de nĂ©cessitĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă© artificiellement pour justifier une suspension de lâordre juridique. Dâordinaire, la loi a une fonction symbolique, qui a travers le Code PĂ©nal pose les bases dâune civilisation, en tant que protection de lâintĂ©gritĂ© des individus.
La fraude juridique a autorisĂ© la suspension de lâordre juridique pour lui en substituer un autre, soumis Ă lâurgence, Ă lâĂ©tat dâexception.
En résumé, la loi a été enfreinte pour violer les droits des individus au nom de la loi !
Câest un tour de passe-passe des systĂšmes totalitaires qui consiste Ă transgresser la loi pour en faire un instrument de persĂ©cution et dâintimidation.
- Faire valoir ses droits naturels est aujourdâhui une transgression de lâordre juridique totalitaire.
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La fraude morale
Elle a consisté à faire admettre aux populations par la manipulation des esprits la légitimité de cet adage politique : « La fin justifie les moyens ».
Les consciences ont été manipulées par des cabinets influenceurs au nom du bien commun. Au nom de ce bien commun, il est dÚs lors devenu acceptable :
- De ne pas soigner les gens ;
- Dâostraciser des personnes en leur ĂŽtant leurs moyens dâexistence ;
- DâinsĂ©curiser les populations ;
- De créer la panique ;
- Dâutiliser les chantages et les conflits de loyautĂ© ;
- De ne pas honorer nos devoirs anthropologiques et spirituels envers nos morts ;
- Dâabandonner nos anciens ;
- Dâeuthanasier une partie de la population considĂ©rĂ©e comme inutile ;
- De faire le tri entre les patients ;
- De maltraiter les enfants et les adolescents ;
- Dâarracher les nouveau-nĂ©s de leur mĂšre, interdits dâallaitement, mis dans des box fermĂ©s au sein de grandes salles dĂ©shumanisĂ©es.
« La fin justifie les moyens » signifie quâil devient acceptable de sacrifier des individus au nom de la quantitĂ© et lâindividu est dĂ©possĂ©dĂ© de ses droits humains.
Les discours politiques nâont pas cessĂ© de parler de sacrifice. E. Macron, dans un discours nous a expliquĂ© : « rien nâest obtenu, si rien nâest sacrifiĂ© ». Quelle Ă©trange proposition. Est-il raisonnable dây consentir ? les considĂ©rations morales nâentrent plus en ligne de compte dans le discours sauf pour ĂȘtre utilisĂ©es en termes de chantage et de manipulation.
Ce serait pour le bien du groupe que lâindividu devrait se sacrifier. Avec cette logique sacrificielle les individus ne comptent plus et peuvent servir dâobjets dâexpĂ©rimentation jusquâau gĂ©nocide.
Il nây a plus aucune limite juridique ou morale.
Le citoyen est traité comme un prisonnier sous liberté conditionnelle.
On nous parle de bracelet Ă©lectroniqueâŠ.
Source : JD Michel